Mali : L’équation mortifère de Kidal – Dangers silencieux du journalisme


Rédigé le Lundi 4 Novembre 2013 à 08:17 | Lu 350 commentaire(s)

Ghislaine Dupont et Claude Verlon assassinés à Kidal.

L’extrême et inimaginable horreur.
L’instant où tout bascule.

Puis vient le temps des questions.
Ce sont, malheureusement les mêmes que nous posons depuis plusieurs mois : quel mystère entoure le traitement spécial réservé par la diplomatie française à cette ville de Kidal ?

Sur quels arguments se fondent les dérogations politiques concédées depuis deux ans par les autorités françaises – durant le mandat de Nicolas Sarkozy, puis celui, en cours, de François Hollande – au MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) ?

Pourquoi a-t-on choisi d’intégrer à la résolution de ce conflit, le monstre politique issu de ces obscurs arrangements, en maintenant, notamment, Kidal sous un régime d’exception ?

L’hypothèque de Kidal, la persistance obsessionnelle de la France à souligner un « problème touareg » justifiant la sanctuarisation d’un territoire réservé aux rebelles du MNLA, un pouvoir malien, consacré par les urnes, mais manifestement incapable de poser des actes souverains en vue d’étendre son autorité à l’ensemble de son territoire, l’irrépressible extension à la région du projet islamo-terroriste…

Voilà quelques facteurs, parmi d’autres, constitutifs de la matrice du monstre diplomatique, politique et militaire dont la ville de Kidal est devenue le centre névralgique.

C’est ce monstre qui vient de signer l’assassinat des employés de RFI.

Le choix de ces victimes est bien plus qu’emblématique.
C’est un message de guerre envoyé à la France, ainsi qu’aux autorités de Bamako considérées par les tueurs de Kidal comme l’ombre portée de Paris.

C’est le message d’une guerre consubstantielle à l’existence même des assassins professionnels du désert !


Francis LALOUPO - Journaliste, Editorialiste, Enseignant en géopolitique
Francis LALOUPO - Journaliste, Editorialiste, Enseignant en géopolitique