Lettre ouverte au Capitaine Amadou Haya SANOGO pour le retour prompt à l’ordre constitutionnel


Rédigé le Lundi 26 Mars 2012 à 12:26 | Lu 231 commentaire(s)


Lettre ouverte au Capitaine Amadou Haya SANOGO pour le retour prompt à l’ordre constitutionnel
Paris, le 26 mars 2012
 
 
Capitaine Amadou Haya SANOGO
Président du CNRDR
(Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’État)
État-Major Général des Armées
Bamako
Mali
 

 
 
Monsieur le Capitaine,
 
 
En ce jour anniversaire de la victoire de la « Révolution populaire du 26 Mars 1991 », journée de souvenir et de recueillement, le Front du Non à la nouvelle Constitution (FNC) salue la mémoire des martyrs – héros anonymes et légendes disparus, qui ont donné leur vie pour l’avènement de leur idéal : Un Mali démocratique et d’espérance.
 
Aux acteurs encore vivants, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, qui, avec courage et abnégation, quotidiennement se battent pour la préservation des acquis du « 26 Mars 1991 », nous adressons nos fraternels compliments et les assurons de notre perpétuelle gratitude.
 
Ce 21èmeanniversaire du "26 Mars 1991" est particulier en ce qu’il jouxte des échéances électorales (avril et mai), dont la tenue reste menacée par une guerre confessionnelle fanatique déguisée en mouvement de revendication de liberté, importée et imposée au Mali et à ses populations.
 
Aux victimes et à leurs proches, aux milliers de déplacés et à leurs familles, aux frères et sœurs Touaregs et Arabes exilés pour se mettre à l’abri de ceux qui sèment la mort et la haine au nom de leur groupe ethnique, à toutes et tous, le Front du Non à la nouvelle Constitution (FNC) témoigne de sa profonde compassion en leur adressant ses bénédictions.
 
À ce péril de la partition de notre pays sur la fissure de l’unité nationale, des hommes se réclamant des forces armées de défense et de sécurité que vous dirigez ont, à moins de quarante (40) jours du 1er tour de l’élection présidentielle, confisqué le pouvoir en déposant le président élu.
 
Nous, Maliennes et Maliens de l’extérieur, en particulier de la France, patriotes, acteurs du " 26 Mars 1991 ", militant(e)s et membres du Front du Non à la nouvelle Constitution (FNC), condamnons avec fermeté votre coup de force que vous justifiez par la nécessité « … de prendre [vos] responsabilités [pour mettre] fin au régime incompétent et désavoué de Monsieur Amadou Toumani TOURÉ … »
 
Le FNC est profondément conscient de la situation d’ensemble de notre pays et du fonctionnement de ses institutions.
 
C’est pour cette raison que, depuis le 26 août dernier, nous donnons l’alerte à travers "l’Appel du 26 Août" (dont copie), et par le biais de plus de six cents (600) correspondances nominatives adressées, dans l’ordre, à l’Ambassade du Mali à Paris, à l’Assemblée Nationale du Mali (dont copie), aux organisations de la Société civile, aux Représentants des religions musulmane, catholique et protestante, aux Syndicats, aux Forces Armées et de Sécurité (dont copie), aux Institutions de la République, aux Autorités indépendantes ayant rang d’Institutions, aux 125 partis politiques enregistrés au ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales (dont copie), au Premier Ministre – Madame CISSÉ Mariam Kaïdama SIDIBÉ  (dont copie), au Président de la République – Son Excellence Amadou Toumani TOURÉ (dont copie), à l’Union Africaine (dont copie), à la Communauté Économique et Douanière des États de l’Afrique de l’Ouest, à l’Union Européenne, à l’Organisation des Nations Unies (dont copie), au Pape Benoît XVI (dont copie), au Mouvement National de Libération de l’Azawad (dont copie), aux Chancelleries accréditées au Mali (dont copie) ;  autant de correspondances restées à ce jour sans suite !
 
Le FNC a publié des dizaines de communiqués, rencontré l’Ambassadeur du Mali à Paris, le Ministre de la Réforme de l’État, sans réussir à les convaincre de l’absolue nécessité d’abandonner le projet de référendum constitutionnel pour résoudre les préoccupations du Peuple Malien, faire face aux impératifs des élections générales de 2012 et de la démocratie au Mali.
 
Aujourd’hui, le FNC  prend acte de la prise du pouvoir par les Forces Armées de Défense et de Sécurité.
 
À cet effet, nous exigeons
  1. le retour à l’ordre constitutionnel normal en levant la suspension de la Constitution acquise des hautes luttes du mouvement démocratique ;
  2. la formation d’un gouvernement d’union nationale, composé de l’ensemble des forces vives de la Nation sur des bases claires ;
  3. la préservation de l’intégrité territoriale et de l’unité nationales ;
  4. la restauration de l’État et de son Autorité ;
  5. le règlement définitif de la guerre dans le nord de notre pacifique et hospitalier pays ;
  6. la création des conditions effectives de préparation et d’organisation des élections générales ;
  7. la restitution des pouvoirs au Président démocratiquement élu et au parlement issu véritablement du Peuple.
 
Nous vous saurions infiniment gré d’accorder à notre appel toute l’attention qu’il mérite, de le prendre en compte, afin de pas exposer notre pays à des aventures aussi dangereuses qu’aux conséquences incertaines.
 
Veuillez croire, Monsieur le Capitaine, en l’expression, de notre plein et indéfectible attachement au Mali libre et pacifié, démocratique et souverain, Un et Indivisible.
 
La Coordination
 
M. THIAM
 

PS : pièces jointes :
  1. L’"Appel du 26 Août" ;
     
  2. Lettre ouverte à l’Assemblée Nationale du Mali ;
     
  3. Lettre ouverte aux Forces Armées et de Sécurité CGEMA ;
     
  4. Lettre ouverte aux 125 partis politiques enregistrés au MATCL ;
     
  5. Lettre ouverte au Premier Ministre ;
     
  6. Lettre ouverte au Président de la République ;
     
  7. Lettre ouverte à l’Union Africaine ;
     
  8. Lettre ouverte à l’ONU ;
     
  9. Lettre ouverte au Pape Benoît XVI ;
     
  10. Lettre ouverte au MNLA ;
     
  11. Lettre ouverte aux Chancelleries accréditées au Mali.